Respire !

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A quoi sert la respiration ?

Respirer ! Acte mécanique et banal qui peut s’avérer devenir un luxe en temps de pandémie !
Le port du masque aura eu ça de bon, nous rappeler à quel point il est précieux… de bien respirer !
Notre existence est encadrée par deux souffles, une première inspire à notre naissance, et une dernière inspire au moment de notre mort. Entre les deux, une foultitude de cycles respiratoires, à raison de 10 à 15 cycles par minute pour un individu adulte au repos, en moyenne. Matheux, faites le calcul pour une année, une décennie, une vie…
D’accord, mais la respiration, ça sert à quoi ?
 
On considère souvent cette fonction de la manière suivante :
– J’inspire = je remplis mes poumons d’un air riche en dioxygène
– J’expire = je les vide en rejetant un air chargé en dioxyde de carbone
C’est exact. Cette étape correspond à la ventilation pulmonaire. Mais cette vision est insuffisante, et nous fait oublier la fonction de la respiration.
 
En fait, nos bronchioles, qui prolongent les bronches, se terminent par de minuscules sacs d’air, les alvéoles. Or à leur niveau, des échanges gazeux s’effectuent. Le dioxygène inspiré passe dans le sang, et grâce au système cardio-vasculaire, il est acheminé vers tous nos organes, et donc toutes les cellules de notre corps.  Là, il constitue une nourriture indispensable pour certaines réactions métaboliques qui s’y déroulent, avec notamment, la conversion du sucre issu de l’alimentation en énergie. Les cellules étant les unités de base de notre organisme, leur fonctionnement optimal assure le fonctionnement optimal de tous nos systèmes : digestif, locomoteur, nerveux, endocrinien, reproducteur, etc… L’énergie ne se stocke malheureusement pas, voilà pourquoi nous ne pouvons cesser de respirer au-delà de quelques minutes, alors que nous pouvons arrêter de boire quelques jours, et de manger quelques semaines, pour les plus entrainés !…
 
Allez, bouclons la boucle ! A la suite de ces réactions, nos cellules produisent des déchets, dont le dioxyde de carbone, qu’elles évacuent alors en le relarguant à l’extérieur, dans un sang qui remonte vers la « pompe cœur » grâce au réseau veineux, et se trouve propulsé vers les poumons. Le CO2 migre du sang vers l’air des sacs alvéolaires, et peut remonter l’arbre bronchique pour être évacué lors de nos expirations…!
 
 

Les effets de l'exercice physique

Au cours d’un effort physique, nos muscles se contractent davantage. Le besoin accru en énergie explique qu’ils doivent consommer bien plus de dioxygène qu’au repos, et qu’ils produisent davantage de dioxyde de carbone. Pour s’adapter à ces besoins momentanés, le corps s’adapte intelligemment. Spontanément, l’amplitude respiratoire, puis la fréquence respiratoire, augmentent. En parallèle, le cœur intensifie son travail de pompage. Ces mécanismes expliquent les différentes sensations ressenties : accélération inévitable des rythmes respiratoire et cardiaque, et augmentation de la chaleur corporelle.
 
 

Stress et respiration : du cercle vicieux au cercle vertueux

L’impact du stress sur notre organisme n’est un secret pour personne. Qui n’a pas expérimenté, dans un contexte anxiogène, les réactions suivantes :  une respiration qui s’accélère, un cœur qui tambourine et s’accélère, une salive qui se raréfie, un estomac qui se noue… ? Ca rappelle des souvenirs ? Et oui… Souvent pas les plus agréables j’en conviens 😊
 
Ces réactions en chaine dépendent du système nerveux involontaire, et sont en ce sens indépendantes de notre volonté. Elles sont liées à la libération dans le sang de médiateurs chimiques dont l’adrénaline (en phase d’alarme), puis à l’augmentation du taux de cortisol, hormone fabriquée par les glandes surrénales (en phase de résistance).
 
Pour notre organisme, stress rime avec danger, danger de mort, c’est un réflexe ancestral… Pour lui, à chaque stimulus, c’est comme si le lion nous courrait encore après dans la savane !… Alors, pas d’hésitation, pas de demi-mesure, il faut se préparer à l’action : à la fuite, ou au combat ! L’heure n’est pas à la digestion ou à l’irrigation des extrémités du corps ! Il faut de l’énergie ! Et oui encore elle ! Elle va devoir alimenter muscles, cœur et cerveau, en réponse aux importantes dépenses à venir. Allez, si besoin, on casse toutes les réserves pour en fabriquer : les sucres de réserve, et même les graisses et les protéines, que l’on va convertir! On amène en abondance de l’oxygène aux organes qui vont être sollicités pour optimiser les réactions. On augmente la force de contraction du cœur et la rétention hydrosodée pour augmenter la tension artérielle et accélérer les échanges. Le corps est à fond !
 
Oui mais… Mécanisme d’adaptation intelligent à la base, qui nous prépare à être performant et relever des défis, le stress, quand il devient chronique, produit à terme des effets délétères… Pour ce qui est de la respiration, les réponses vont possiblement devenir inadaptées : hyperventilations lors de crises d’angoisse, ou à l’inverse, blocages du souffle, apnées. Notre terrain se fragilise alors, du fait d’organes et de tissus sous-oxygénés, avec en premier lieu le cerveau. Ceci conduit à accentuer notre hypersensibilité au stress… Nous voilà prisonniers d’un cercle vicieux…
 
Pourtant, la respiration est la seule fonction automatique du corps sur laquelle nous avons la possibilité de reprendre le contrôle. Or, le contrôle de la respiration déborde presque instantanément sur les autres domaines automatiques. Ainsi, en reprenant le contrôle positif de notre respiration (voir paragraphes suivants), nous inversons un processus et initions un cycle de récupération, qui s’accompagne d’une modulation des fonctions cardio-vasculaires, digestives, sexuelles, etc.., fonctions inaccessibles à la simple volonté, et une diminution des bouffées émotionnelles. L’organisme se calme… On respire mieux. On respire mieux et on se calme… C’est le cercle vertueux de la respiration !
 
S’il est parfois indispensable, salvateur même, de s’extraire d’un stress chronique, nous ne pourrons guère tous les enrayer. Apprenons surtout à mieux les gérer.
 

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